Discussion:Manifestation de 1885 (Tunisie)

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Réflexion[modifier le code]

Quelques excès de langage atténuent la portée de cette première manifestation.
remplacement massif des fonctionnaires tunisiens par des fonctionnaires français : Pour remplacer, il aurait fallu que les fonctions existent. Ce n'est pas le cas dans beaucoup de domaines.
Quant à la politique foncière favorable..., elle n'a pas ses sources dans l'établissement du protectorat et est d'abord une affaire de gros sous. Les 100 000 hectares du domaine de l'Enfida, confisqués aux Ouled Saïd en 1851 et revendus en 1878 par Kheireddine à qui le bey les avait offerts en sont un exemple.
profburp (d) 13 février 2010 à 06:33 (CET)[répondre]

  • Pour le remplacement des fonctionnaires : Il y avait plusieurs administrations créées, la plupart, pendant les réformes de Kheireddine vers 1870 ou même avant durant les premières réformes de Ahmed I Bey. Parmi celles-ci figurent notamment : l'administration des habous (bien de mainmorte légué à l'État ou à des œuvres caritatives ; on évalue la superficie des terres habous en Tunisie à un tiers des terres cultivables), le lycée Sadiki, les divers ministères (finances, affaires étrangères, armée, intérieur notamment), l'hôtel de la monnaie (Dar El Sikka), la justice avec les tribunaux charaïques et les cours d'appels créées vers 1860, l'administration régionale (ou caïdale) et enfin la municipalité de Tunis. À part l'administration de l'instruction publique et les quelques traducteurs du ministère des Affaires étrangères, toutes ces administrations étaient occupées par des fonctionnaires (mutawadhifine) tunisiens. Au lendemain de l'établissement du protectorat, tous les postes sensibles (armée, police, finances et administration régionale principalement) furent tenus par des fonctionnaires français. C'est vrai que plusieurs postes nouveaux furent créés avec la création de nouvelles administrations. Mais dans plusieurs cas ces nouveaux postes remplacèrent (juste dans la dénomination) les postes des anciennes administrations. Par exemple, la création du poste de contrôleur civil attaché à l'administration régionale qui contrôlait et « dirigeait » le caïd-gouveneur. Ce dernier ne rendait plus de compte au ministre de l'Intérieur (poste supprimé !) mais au contrôleur civil qui lui avait pour unique chef le résident général de France en Tunisie. C'est évidement un exemple parmi d'autres.
  • Pour la réforme foncière : Le cas du domaine d'Enfidha (confisqué à une tribu qui entra en conflit avec le pouvoir central et ensuite donné à Kheireddine pour que celui-ci finisse par le vendre à la SMC, société marseillaise de crédit contre quelques millions de francs-or) est un cas non-représentatif et donc exceptionnel. Kheireddine était menacé et désirait partir au plus vite avec le plus de sous dans les poches... malgré tout ce qu'il a fait pour la Tunisie, ceci ne constitue pas une de ses gloires. De toute façon tout ceci s'est fait avant 1881. Le conflit de 1885 concernait les millions d'autres hectares qui allait être vendus ou cédés à des non-nationaux (dans beaucoup de pays, c'est encore interdit jusqu'à aujourd'hui !) grâce aux prêts que ceux-ci pouvaient espéré des banques françaises. D'un autre côté, la cadastration (enregistrement et délimitation des terres) entreprise par le protectorat semble un progrès manifeste mais les conditions d'exploitation des terres à cette époque ne permettait pas de mener ce genre de réformes au rythme et aux conditions requises par le résident général... entre parenthèses, ce n'est pas un hasard si les premières terres enregistrées au cadastre furent les terres les plus fertiles du pays (régions du Kef, Mateur, Tebourba, etc.). Bref affaire de gros-sous, normal vous dirais-je, mais on a facilité la chose pour les colons, ce qui l'est moins. Il y a encore à dire sur la réformes foncières... un autre jour peut-être.
En fait, pour conclure, l'article que j'ai commencé n'est qu'une ébauche qui manque de sources, certes, mais les superlatifs que j'ai utilisé ici ne sont pas de trop, veuillez me croire. La manifestation n'était peut-être qu'une tempête dans un verre d'eau ; finalement mais si on image la détresse de la bourgeoisie du pays à cette époque, que doit être alors la détresse du petit peuple ?
Sincèrement, --Panama tailor (d) 13 février 2010 à 14:56 (CET)[répondre]
Cette manifestation est probablement à l'origine du décret du 12 janvier 1892 sur le recrutement des fonctionnaires. Je vais essayer de trouver des sources. profburp (d) 13 février 2010 à 19:44 (CET)[répondre]
Il semble que la corporation des chaouachis se soit mobilisée avant cette manifestation pour obtenir l'annulation des droits de douane sur les chéchias image. profburp (d) 15 février 2010 à 09:28 (CET)[répondre]

Nouvelle version[modifier le code]

Allons bon ! Voila que l'origine ne vient plus de Mohamed Snoussi et Hassouna Ben Mustapha, contre la politique foncière favorable à la colonisation ainsi que contre de nouvelles lois douanières, le remplacement massif des fonctionnaires tunisiens par des fonctionnaires français et le remplacement de la langue arabe par le français comme langue de travail dans l'administration mais de la spoliation des droits du général Baccouche. Il semblerait pourtant que ce ne soit pas tout à fait exact :

26 moharrem 1302 (14 novembre 1884) Décret approuvant les deux conventions relatives à l'alimentation hydraulique de Tunis et de sa banlieue (n°99) Journal Officiel Tunisien. Alimentation hydraulique de Tunis et de sa banlieue

Par une convention en date du 1er hidjé 1289, le gouvernement tunisien confiait, pour une période de 30 (trente) années, l'entretien à forfait de l'aqueduc de Zaghouan et Djouggar et de ses dépendances à, MM. les généraux Roustan, Mohammed, Hussein et Baccouche.
L'article 25 de cette convention interdit aux entrepreneurs de céder leur marché sans l'approbation du gouvernement.
Par lettre du 17 septembre 1884 M. E. Césana informe M, le Directeur général des travaux publics que suivant contrat en date du même jour dont copie authentique est annexée aux prêsentes,
M. le général Baccouche agissant tant en son nom personnel que comme mandataire des généraux Roustan, Mohammed et Hussein, a cédé à M. Charles Durand, sus-nommé, tous les droits et charges résultant pour lui et ses associés de la convention du 1er hidjê 1289
--Bertrand (discuter) 18 décembre 2014 à 07:13 (CET)[répondre]

Concession Baccouche[modifier le code]

Vous avez tout à fait raison. Après avoir rectifié l'article, je suis tombé sur une thèse très intéressante qui contredit les versions de Bourguiba et Julien (lien). Je vais rectifier l'article en conséquence en mentionnant également la polémique déclenchée en France par le journal La Lanterne suite à cette affaire. Avez-vous une source pour les informations que vous apportez ? --Camille56 (discuter) 18 décembre 2014 à 09:53 (CET)[répondre]

Référence du jugement : Dictionnaire de la législation tunisienne par A. Sebaut, Éditions Marchal et Billard, Paris, 1888
Ceci dit, quoi de plus normal que La Lanterne soutienne le général Boulanger qui n'apprécie pas Paul Cambon et encore moins, d'être sous ses ordres quand il arrive en Tunisie ? --Bertrand (discuter) 18 décembre 2014 à 17:25 (CET)[répondre]
La Tunisie sous M. Cambon (1882-1886) par Louis de Royaumont sur Gallica. --Bertrand (discuter) 19 décembre 2014 à 12:43 (CET)[répondre]

Répression[modifier le code]

Il faudrait préciser la nature et la durée de l'internement pour les protagonistes. Mohamed Snoussi est nommé au tribunal mixte l'année suivante et selon les sources de la page qui lui est consacrée, aucune des actions qui ont mené à son internement en 1885 n'a de rapport avec l'affaire des eaux de Tunis. --Bertrand (discuter) 21 décembre 2014 à 17:36 (CET)[répondre]

J'ai rectifié la page de Snoussi concernant les lieux d'internement. Concernant les autres informations, il n'y a aucune source! Cela paraît donc dangereux de les recopier. Dans les archives du Quai d'Orsay que j'ai consultées, on ne mentionne que les raisons que j'ai indiquées dans l'article (eaux, cimetière, état civil). Quant à la courté durée de l'exil, c'est assez crédible. Les exils n'étaient jamais longs dans le protectorat tunisien et on essayait toujours de récupérer les opposants. Mais ce serait bien de savoir où l'auteur de l'article a récupéré ses informations.
--Camille56 (discuter) 21 décembre 2014 à 18:48 (CET)[répondre]

Le cheikh Mohamed Snoussi, présente un parcours singulier. Adepte des idées réformistes, il entre dans sa jeunesse dans les cadres de l'administration des awqaf nouvellement remaniée (1874) et se consacre au Raid al-Tunissy, journal officiel d'information politique et de propagande des idées réformistes fondé en 1860. Il quitte la Tunisie, pour une période de trois ans (1881-1883), en signe de protestation contre l'occupation ; à son retour, il anime le mouvement de contestation contre la nouvelle réglementation municipale (1885) jugée insupportable en ses dispositions fiscales, ainsi qu'attentatoire au culte musulman en sa partie relative à la police des inhumations. Maté et exilé à Gabès, il finit par rentrer dans les rangs et devenir l'homme de transition. Sa nomination au Tribunal mixte immobilier s'accompagne de la publication, en 1887, d'un ouvrage de droit foncier, une sorte de plaidoyer sur la conformité de la loi foncière aux principes du droit musulman 29. (A. H. Green, 1995).

Juges et magistrats tunisiens dans l'ordre colonial
« Les juges musulmans » du Tribunal mixte immobilier de Tunisie (1886-1956) »
Sana BEN ACHOUR
Publié pages 165-166 dans
La justice française et le droit pendant le protectorat en Tunisie
Sous la direction de Nada Auzary-Schmaltz
Éd. Maisonneuve et Larose - Paris
(ISBN 978-2-7068-1997-1)
--Bertrand (discuter) 21 décembre 2014 à 19:12 (CET)[répondre]

C'est cohérent avec les archives qui insistent sur les inquiétudes suite aux dernières règlementations sur les cimetières. Il ne reste plus qu'à modifier l'artcile de Snoussi en conséquence et de rectifier par la même occasion l'erreur sur la pétition qui date de 1884 et non 1885 d'après le texte de Sraïeb.
--Camille56 (discuter) 21 décembre 2014 à 19:50 (CET)[répondre]